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The unknown Areas

Les territoires explorés par Jeanne de KAMPTCHOUANG peuvent être le ciel ou la terre, imaginaires ou schématiques toujours sans limites ni frontières que celles que de notre propre regard à la recherche d’espaces purs et originels, non pollués par l’humain. 

Biochimiste de formation, Jeanne aime créer des mixtures audacieuses avec des matériaux composites et pigments. 

Les différentes matériaux et substances qu’il utilise sur ses toiles formant une succession de strates témoin d’un véritable travail de matières végétales: papier toilette, cordes, sciure de bois; peintures acrylique, pigments, peinture à l’huile,… sculptent un espace sans représentation formelle.

Sur cette espace picturale, viennent se poser des tâches de peintures aux couleurs insolentes et aux formes dynamiques laissant libre l’interprétation et l’imaginaire. 

Des effets de couleurs travaillés, pris dans le spectre des primaires: rouge intense, rose tendre, jaune cynique, bleu lumineux, attirent notre regard et donnent une esthétique à première vue non figurative. Ce sont des cosmogonies actives, des météorites posées sur des fonds triturés en épaisseurs, striés, traversés par des lignes de frontières dessinées et graphiques. 

Souvent oniriques et précieux, les effets matière / couleur ouvrent à un univers chromatique qui sont le fruit d’une composition savante. Une tension se déploie entre le fond et ces univers cosmiques.

À l’instar des artistes de l’abstraction lyrique, Jeanne invente des monde où il aspire plus à la pureté originelle, à un éden terrestre, plus à la vérité qu’à la simple beauté, à la quête d’un ailleurs spirituel et éthique.

Il travaille sa toile posée à même le sol et à plat, tourne sans cesse autour, comme ces danseurs qui, en quête du pourquoi des choses dansent autour d’un feu qu’ils attisent et rallument continuellement. Des gestes ingénieusement menés jusqu’à l’obtention avec sa vision. Il laisse parfois ses peintures évoluées à l’aire libre, au gré des intempéries, pour ensuite y revenir, et va à l’instar des artistes gestuels, exécuter « un tracé dynamique de l’inconscient »

 

 

Qui es-tu?,  2012, papier mâché, peinture à l’huile, pigments, pastels gras et crayons gars sur toile sur châssis, 85 x 65 x 3 cm

Mutation, papier mâché sciure de bois, corde en coton, pigments, peintures à l'huile, crayons et pastels gras sur toile sur châssis,

150 x 300 x 4 cm.

Jeanne de KAMPTCHOUANG va chercher la place de l’individu, son identité sociale et intime, dans la représentation symbolique de la chaise. Des chaises qui représentent l’Homme. Un attribut qui incarne une position sociale et politique. 

La place que nous occupons dans la société, au sein de la famille est l’expression matérialisée de notre inconscient culturel, paradigme de la place à l'école, du titre royal, du chef de tribu au président.
L’artiste peint des lignes de chaises alignées avec un agencement  mathématique  telle une pixellisation arbitraire. Il nous positionne ou nous repositionne comme des petits écoliers-soldats-chaises sur l’espace de la toile, en un motif répétitif, tous égaux en proportion mais tous différents en couleurs.
Le fond intègre la matérialité du bois de la chaise, pulvérisée en sciure - memento mori -, elle est une présence graphique et peinte qui donne à l’œuvre une texture proche de la tapisserie. La toile reprend un même savoir-faire qui la réanime par un questionnement sur son humanité .  

« Un être humain qui nait c’est une place qui se crée. Cette place, tout au long de notre vie nous suit. Nombre d’entre nous, pendant ce temps, la fuyons en usurpant des identités factices, par souci de bien paraître dans la société. Mais qui décide qu’une telle place est plus honorable à occuper? »
 

Éducation de masse, sciure de bois, peinture à l’huile, pigments, pastels et fil synthétique sur toile sur châssis, 250 x 150 x 4,5 cm.

Les 107 façons d'être heureux, sciure de bois, peinture à l’huile, pigments, pastels, fil synthétique, toile sur  châssis et cadre en bois de chêne, 90 x 110 x 4 cm.

NOUS


Avec NOUS, Jeanne de KAMPTCHOUANG compose sur la place de l’individu, son identité sociale et intime, en proposant une infinité de variations de la chaise.

 

Obsédé par le sujet de la place que l’on occupe dans la société ou au sein de sa propre famille, l’artiste attribue à la place la valeur de la matérialité de l’ordre social que l’on trouve dans toutes les cultures. De l’Afrique à l’Occident comme pour tous les peuples du monde, les places existent et s’incarnent dans des formes qui traduisent la position individuelle dans l’ordre des castes, des ethnies, des classes sociales ou des diverses entités qui définissent l’unité mathématique de l’ordre social. Entre le berceau et la tombe, qu’elle soit trône royal ou banc d’écolier, chère ou précaire comme les chaises musicales, dans un bâtiment administratif ou dans le cœur d’un proche : nous occupons une place dans le monde.

 Archétype de l’incarnation sociale des vies individuelle, la chaise symbolise tout à la fois la place que l’on occupe et la quête que l’on se fixe. Sur un fond constitué de sciure de chaises, l’artiste représente des chaises alignées avec une rigueur mathématique qui oscille entre la représentation pixellisée et le tableau de chasse d’un entomologiste. Il nous représente comme des petits écoliers-soldats-chaises sur l’espace de la toile, en un motif répétitif, tous égaux en proportion mais tous différents en couleurs. Parfois, la présence de miroirs aux places des chaises vient chercher le spectateur.

 

Nous, miroirs, fil synthétique, sciure de bois, pigments, pastels à l'huile, toile sur châssis, 150 x 300 x 5 cm.

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KOUOH, chaise Régence sur toile sur châssis, 140 x 140 x 4 cm

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Cauchemar quotidien d'un rêve qui est nôtre, qu'on rêve depuis toujours et qu'on ne pourra que rêver,

KOUOH (chaise régence sur toile sur châssis, 140 x 140 x 4 cm),

Lame de scie, acide chlorhydrique et pigments, 120 cm de diamètre.

Deux éléments.

Aimer, détruire,

Incapacité à s’asseoir parce qu’on ne nous demande jamais réellement de prendre place

Enfant, on a tous répondu au moins une fois à la question : qu’aimerais-tu devenir plus tard ? 

Jeanne de KAMPTCHOUANG part des réponses spontanément données à nos jeunes âges pour nous montrer comment notre humanité, nos rêves et notre liberté se perdent dès notre  entrée à l’école pour ne devenir que fantasmes et « idéals ». 

Pour lui, ce rêve qui nous caractérise et nous suit toute notre vie sans jamais nous rencontrer serait tout simplement notre vraie place sur terre. Une place qu’il symbolise par la chaise qui nous représente et que nous fuyons en usurpant des identités factices, par souci de bien paraître dans la société. 

Cette chaise qui était laissée à l’état de rêve et d’objet de fantasme, Jeanne la transforme. Sa structure en bois est réduite par ponçage en poussière. Les autres éléments : clous, vis, punaises ou clous de tapissier, crin et tissus, constituants de l’assise, sont récupérés et fixés au centre de la toile. La sciure, quant à elle, est collée tout autour.

Rendue toile sur châssis, la chaise demeure place mais perd sa forme physique et sa fonction pour devenir objet de contemplation.

Jeanne nous enjoint de ne pas nous en tenir là et nous invite en réponse à une réaction de notre part. Pour ce faire, il réalise une forme de contre-force, en soumettant au même traitement  la chaise jumelle de la première. Mais, cette fois, au lieu de l’étaler sur une toile, Jeanne assemble les composants de l’assise pour réaliser un sac à l’intérieur duquel il verse la sciure du squelette de bois. À partir de la toile de jute, il tisse une corde qui lui permet de suspendre le sac au plafond. 

À l’instar d’un sac de boxe, la chaise devient le lieu d’une allégorie du jeu et du combat, d’une catharsis, d’une libération.

 

« La vie serait à la fois un jeu et un combat dont il faut connaître les règles. »

Aimer, détruire. 

Incapacité à nous asseoir parce qu’on ne nous a jamais réellement demandé de prendre place.

Objet spécifique composé de deux éléments issus de deux chaises régences identiques :
1- Tableau : Sciure de bois de la chaise, crin et clous de tapissier, tissus, brou de noix et pigments sur toile sur châssis, 160 x 140 x 4 cm
2- Sac de chaise suspendu au plafond, fait de crin, tissus, toile de jute et corde faisant partie de l’assise de la chaise dont la structure en bois, réduite en sciure constitue son contenu, clous de tapissier, 70 cm hauteur x 30 cm diamètre et 2 m de corde.

Deux éléments.

Du viseur du trou noir, valse la rouge associée à la blanche pour la procession, papier mâché, corde, sciure de bois, peinture à l’huile, pigments,  acrylique, pastels et crayons gras sur toile sur  châssis,

70 x 80 x 3,5 cm x 5, chaise en bois.

Six éléments

De toute façon, tu es seul, papier mâché, sciure de bois, peinture à l’huile, pigments, acrylique, pastels et crayons gras sur toile sur  châssis

110 x 1OO cm + 11O x 90 cm + 110 x 100 cm.

Trois éléments

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